Freedom Flotilla. Depuis trois jours, l’eurodéputée insoumise Rima Hassan et trois ressortissants français sont détenus de force par Netanyahu. Ils ont été arrêté illégalement à bord de la flottille de la liberté, dans les eaux internationales, alors que le navire brise-blocus s’approchait des eaux palestiniennes, occupées et contrôlées illégalement par le gouvernement génocidaire israélien. Dans nos colonnes, nous relayons la parole d’un militant insoumis qui s’exprime sur le sujet. Notre article.
Rima Hassan et la « Freedom Flotilla » ont agi face à l’inaction des gouvernements occidentaux qui laissent faire le génocide
Depuis 20 mois les Palestiniens sont massacrés sous les bombes de l’armée israélienne. Depuis 20 mois, les habitant.e.s meurent sans pouvoir vieillir, et les enfants meurent sans pouvoir grandir. Depuis 20 mois, la situation en Palestine fait frémir le cœur de tout humain devant l’horreur des crimes contre l’humanité qui y sont commis.
C’est contre cette situation intolérable que l’eurodéputée insoumise Rima Hassan a décidé d’agir avec l’équipage de la Flottille de la liberté. Le 1er juin 2025, cette inlassable défenseuse du droit international et de la cause du peuple palestinien monte à bord du Madleen, navire de la flottille de la liberté pour Gaza 2025. Il s’agit d’un navire destiné à briser le blocus israélien illégal de la bande de Gaza et fournir une aide humanitaire au peuple palestinien affamé en masse par le gouvernement de Netanyahou.
Acte simplement humaniste. Et pourtant, le 8 juin 2025, les occupant.e.s du navire annoncent être pris d’assaut par les forces armées israéliennes qui finissent par les incarcérer à la prison de Givon à Ramala.
Première violation du droit international. Mais l’injustice se poursuit. On apprenait ainsi que désormais, les autorités d’Israël exigent, en échange de la libération des personnes de l’expédition humanitaires capturées, leur signature d’un document. Or, malgré la désinformation présente dans les médias, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot informait les françaises et français sur Twitter : « Rima Hassan et les autres militants de la Madleen ont refusé de signer un papier qui prononce une interdiction d’entrée de 100 ans sur le territoire et exige de reconnaître une entrée illégale sur le territoire ».
Texte déjà factuellement faux, et pourtant présenté comme simple formalité selon les médias français, lorsqu’il est mentionné (la plupart n’en parlent même pas). Ce texte n’est pas une formalité, mais une infamie. En effet. Au-delà du 1er point, qui est une horreur liberticide déjà en soit, ces 2 points sont, particulièrement, pour Rima Hassan, une infamie.
Car si ce document avait été signé cela aurait signifié :
1) que Rima Hassan reconnaissait qu’elle pourrait être en situation illégale sur une terre ou ses ancêtres étaient chez elle et eux. Donc, concrètement, qu’elle renoncerait à ses droits légitimes de réfugiée palestinienne.
2) que Rima Hassan ne pourrait plus jamais se rendre à nouveau de son vivant sur la terre dont ses ancêtres ont été dépossédé.e.s durant la Nakba
Rima Hassan est née dans le camp de réfugié.e.s palestinien.ne.s de Neirab. Le droit au retour, pour elle et des proches, est un droit politique fondamental. En l’obligeant à signer ce pseudo document, Netanyahou veut la forcer à abandonner ce droit.
Ce qui se passe est essentiel pour les droits du peuple palestinien en exil. Ce n’est pas une formalité administrative que le gouvernement israélien demande à Rima Hassan de signer : c’est un texte politique et oppressif.
Ce sont des méthodes policières et colonisatrices que le gouvernement de Netanyahou pratique contre Rima Hassan. Pousser une personne à écrire ou signer un texte contre ses droits, sa liberté de conscience, est liberticide. C’est ainsi qu’agissent les gouvernements d’extrême droite.
C’est pourtant bien cela qui est en jeu en ce moment : le droit au retour des palestinien.ne.s, qu’Israël attaque à travers la détention et la pression sur Rima Hassan. Sa résistance durant ce moment, ce combat politique, montre une fois de plus son courage et son sens du collectif pour tout.e.s les réfugie.e.s de Palestine.
Le gouvernement français doit sortir de sa complicité, condamner l’arrestation illégale et agir pour la libération immédiate de Rima et des ressortissants français. Non seulement il est nécessaire de soutenir Rima Hassan, mais il est surtout impératif d’exiger qu’elle puisse quitter sa détention sans n’avoir rien à signer !
Plus que jamais aux cotes de Rima Hassan, du peuple palestinien à travers le monde, et de tout.e.s les combattant.e.s de la liberté, pour le droit au retour et la liberté de circuler. Contre ce blocus inhumain.
Par Thomas MALECOT MASSE
Médecin et militant humaniste et anticolonialiste
