François Bayrou aimerait tourner la page du scandale Bétharram après son audition de 5 heures et 30 minutes à l’Assemblée. Mais c’est sans compter sur la pugnacité des insoumis. Les déclarations du Premier ministre lors de cette commission d’enquête ont démontré qu’il a menti à l’Assemblée nationale, le 11 février dernier, en affirmant qu’il n’avait connaissance d’aucune violence au sein de l’établissement, « a fortiori sexuelles ». Sarah Legrain, députée LFI, lui a rappelé ses mensonges et l’appelle à la démission. L’insoumission relaie dans ses colonnes son intervention.
« Il n’y a pas de procès politique, Monsieur Bayrou. Il y a une certaine idée de la fonction que vous occupez. Un Premier Ministre ne peut mentir à l’ensemble de la représentation nationale sans gravement porter atteinte au fonctionnement de notre démocratie » : Sarah Legrain à François Bayrou sur le scandale Bétharram
« Monsieur le Premier Ministre,
Vous faites honte à votre fonction.
Devant la Commission d’enquête sur les violences en milieu scolaire, vos propos ont sidéré et profondément écoeuré.
Vous avez écoeuré par le mépris et les attaques systématiques contre celles et ceux qui ont osé parler, alerter, combattre l’omerta.
Non, Monsieur Bayrou, l’enseignante qui donnait aux élèves battus et violés de Bétharram le numéro d’urgence d’enfance maltraitée n’était pas “dérangée”. Elle était bien la seule dont la raison et l’humanité survivaient dans cet océan de violence et de silence.
Vous avez sidéré par la justification de la violence physique dans l’éducation. Sidéré par les termes choisis pour qualifier les actes pédocriminels, en parlant d’adultes se choisissant des “partenaires enfants”.
Il n’y a bien que l’extrême droite pour vous soutenir et vous applaudir sur un sujet d’une telle gravité. Nous n’oublions pas qu’elle est en croisade contre l’éducation à la vie sexuelle et affective qui donne des outils aux enfants pour nommer les crimes des adultes !
Pour aller plus loin : Désintox – Ce qu’a vraiment dit Paul Vannier à François Bayrou sur Bétharram

Lors de votre audition, vous avez écoeuré en jouant systématiquement la carte de l’acharnement politique pour décrédibiliser le travail de la Commission. Le travail pour protéger les enfants.
Il n’y a pas de procès politique, Monsieur Bayrou. Il y a une certaine idée de la fonction que vous occupez.
Un Premier Ministre ne peut mentir à l’ensemble de la représentation nationale sans gravement porter atteinte au fonctionnement de notre démocratie.
Vous avez menti, ici-même face à nos bancs, le 11 février dernier, lorsque vous avez affirmé « je n’ai jamais été informé de quoique ce soit de violences, ou de violences, a fortiori, sexuelles. Jamais ».
Lors de votre audition, vous avez pourtant reconnu sous serment disposer des informations disponibles dans la presse, et donc des violences physiques dès 1996.
Vous avez trahi alors votre responsabilité de ministre de l’éducation. Par votre passivité, vous avez laissé des pédocriminels à continuer leurs crimes pendant des décennies.
Vous déshonorez aujourd’hui la fonction de Premier Ministre, et ses responsabilités face aux représentants du peuple français.
Monsieur Bayrou, quand allez-vous démissionner ? »